11 juin : Journée internationale de solidarité avec Marius Mason et tous les prisonniers anarchistes de longue durée
Contre l’oubli, contre le pessimisme : un appel pour le 11 juin
Une autre année passe, et un autre 11 juin est à nos portes. Une fois de plus, nous apprécions tout ce qui s’est déroulé dans la lutte anarchiste au cours de cette période, autant des triomphes que des difficultés, autant à l’extérieur des murs de la prison qu’à l’intérieur. Nous apprécions la beauté de la riposte et la force engagée lorsque nous refusons de succomber à la fois à l’oubli et au désespoir.
Contre l’oubli : nous refusons de laisser disparaître les rebelles à l’État, d’effacer leurs paroles douces ou âpres de nos discussions, de supprimer ou d’obscurcir leurs contributions à nos luttes communes. Au lieu de cela, nous nous souvenons d’eux. Leurs actions, leurs paroles, leurs rires, leur potentiel et leur humanité. Nous pouvons servir de relais les uns aux autres à travers les murs de la prison et entre les générations. Ils peuvent être maintenus impliqués au fur et à mesure que nos luttes évoluent et changent, et nous pouvons les garder connectés au monde extérieur, et l’extérieur connecté à eux.
Contre le pessimisme : face au pouvoir de l’État, on a l’impression qu’il n’y a rien à faire. Le pessimisme est un état très particulier. Le pessimisme n’est pas le désespoir, car le désespoir peut être une juste évaluation des circonstances. On peut voir et reconnaître le désespoir avec un cœur plein et un esprit fort. Mais le pessimisme, le pessimisme détruit le courage. Qu’est-ce que le pessimisme, sinon valoriser la connaissance de la souffrance sans agir contre elle. Nous refusons de nous vautrer dans le royaume du pessimisme, indéfiniment. Nous refusons de laisser le pessimisme détruire notre courage.
Au lieu de cela, nous offrirons de l’espoir les uns aux autres. Pas un espoir naïf ou égaré qui offre de fausses solutions. Mais au lieu de cela, une croyance passionnée en nos capacités en tant qu’individus, et en nos capacités ensemble, pour continuer. Nous pouvons apprendre des gens, comme les prisonniers, qui font face à la pleine puissance de l’État dans l’isolement et qui maintiennent leurs principes, leur humour, leur courage et leur détermination. Nous agirons non seulement sur la base de ce qui est possible ou « stratégique », mais sur ce que nous savons avoir de la valeur et du sens à la fois par souci et par amour les uns des autres et en agissant pour nous-mêmes, notre propre vitalité et notre esprit. Les camarades emprisonnés sont souvent un exemple incroyable de persévérance face au désespoir. Le vaincre avec la force du “rien à perdre” et du “rien de pire à craindre”.